
09 octobre 2025
Du 6 au 19 octobre, ce sont les semaines d’informations sur la santé mentale. Dans ce cadre, une exposition est installée depuis hier au Centre Hospitalier Nord Deux-Sèvres (CHNDS) autour des handicaps invisibles. Une exposition marquante intitulée « Iceberg : la face cachée d’un handicap » qui met en avant cette problématique de manière aussi originale qu’efficace.
Rien ne pourrait spécialement vous alerter en passant devant la vingtaine de portraits exposés à l’accueil du CHNDS. Dans le premier on y voit une femme, élégante, bien coiffée, tasse de thé dans une main et soucoupe dans l’autre, le regard fixant l’objectif, et on pourrait presque déceler sur ses lèvres, un léger sourire se dessiner. La face cachée de ce très beau portrait, c’est la pancarte à sa gauche, sur laquelle il est inscrit « Sur ces photos, vous avez vu… » avant d’enchaîner sur une longue liste de pathologies. Car oui, toutes les personnes, hommes, femmes et enfants qui posent devant la caméra sont atteints de handicaps invisibles.
Légende : L'entrée de l'exposition
Un artiste concerné
L’artiste derrière ces images, c’est Gurval Bagot, photographe sur le bocage bressuirais, lui aussi, est sur l’une des photos qui compose l’exposition, parce que lui aussi est atteint de handicaps invisibles. « J’ai une maladie pulmonaire, j’ai des emphysèmes, une BPCO, j’ai contracté une bactérie rare qui s’appelle Whipple et qui a révélé une maladie auto-immune, un lupus. En 2021, j’ai eu un cancer du rein. Je cumule et je suis suivi pour tout ça depuis des années » confie l’artiste, à l’issue de l’installation de l’exposition. Un poids au quotidien qu’il a voulu dévoiler au monde, mais pas uniquement à travers lui, vous retrouvez 19 portraits d’autres personnes issus du bocage bressuirais qui ont répondu à son appel à travers une annonce sur les réseaux. Des photos loin de mettre en avant les pathologies « On ne voit rien sur ces photos à part des personnes dans un décor soignée, qu’elles ont choisi. On ne voit rien et c’est la problématique du handicap invisible ».
L’exposition, qui met en scène ces personnes, photographiée avec les choses qu’elles aiment, c’est aussi une manière d’évoquer la lumière au bout du tunnel. « Être malade n’est pas une fin en soi. J’ai accepté le fait de l’être, c’est mon identité. De pouvoir en parler avec des gens, malade ou pas, c’est important, ça redonne du pep’s et permet de voir un lendemain un peu plus lumineux » explique l’artiste, qui appelle les sujets de ses photos « ses petits glaçons », eux « qui forment l’Iceberg ».
Légende : Une vingtaine de portraits sont à voir au CHNDS
Une exposition importante à voir à Faye l’Abesse. En France aujourd’hui, on compte 9 millions de personnes atteintes de handicaps invisibles. L’exposition est visible au Centre Hospitalier Nord Deux-Sèvres jusqu’au 16 octobre. Elle se conclura par un temps fort à 17h en présence de l’artiste, des patientes et de l’équipe de l’unité douleur.
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