Nos bénévoles ont du talent. Olivier Degorce, artiste-photographe niortais, signe Radio FG aux éditions La Table Ronde - Gallimard, un nouvel ouvrage sur l'histoire de la radio parisienne. Plus exactement, une partie de l'histoire de Radio "Fréquence Gaie", celle des années 90 et de son rôle dans l'émergence de la musique électronique en France. Olivier Degorce n'en est pas à son premier coup d'essai, après Normal People (Crash Editions, 1998), Plastic Dreams (Headbangers Publishing, 2018), et Fridge Food Soul (édition Patrick Frey, 2018), il revient avec 464 pages de photos accompagnées d'une trentaine d'entretiens réalisés avec des animateurs, journalistes et artistes qui font les beaux jours de Radio FG.
1981. Les radios libres débarquent en France sous l'impulsion de Jack Lang, ministre de la Culture sous François Mitterrand. Les ondes se libèrent, la parole aussi. Radio FG naît dans ce contexte. "Je n'étais pas là dès les débuts" confesse Olivier Degorge. "Je l'ai connue au début des années 90. Elle a été reprise par son président Henri Maurel qui a donné une autre couleur musicale". Finie Dalida, ou la musique synthétique des années 80 et le "joyeux bordel de l'époque". Autre personnage important de l'évolution de Radio FG, Patrick Rognant. "C'était une vraie sentinelle musicale. Il a senti le vent venir. Il a pris ce virage, en disant cette radio défendra la musique électronique." Aujourd'hui, la musique électronique est partout, dans les publicités, dans les films, et dans beaucoup de morceaux, mais à l'époque, la défendre était un choix engagé." On disait que c'était une musique de drogués, de pédés. On a tout entendu " se souvient Olivier Degorce.
En plein cœur des années SIDA, Radio FG est aussi la première radio LGBT à émettre en continu. "C'est une radio "Fréquence Gaie" qui parlait de la communauté homosexuelle, qui donnait la parole aux personnes atteinte du SIDA, chose que personne ne faisait. On parlait du SIDA, mais dans les médias c'étaient souvent au niveau thérapeutique, scientifique. Là, on donnait la parole aux gens atteint du SIDA. Ils étaient au micro ou au téléphone, en direct".
Une autre époque, documentée de l'intérieur par Olivier Degorce, acteur et témoin de l'émergence des musiques électroniques. Dans ce livre, fidèle à l'esthétique de ces années-là, se mélangent photos en couleurs, en noir et blanc, photos de fêtards, de flyers de soirée ou de DJ. Des clichés synonyme d'un mouvement qui prônait la liberté, la tolérance et l'ouverture d'esprit.
Retrouver Olivier Degorce, le premier lundi du mois, dans l'émission Les Fans de Radis.