Ils étaient 2000 à Niort, 500 à Thouars, et 300 à Parthenay. L'intersyndicale avait annoncé, depuis le mouvement "bloquons tout" du 10 septembre 2025, une grande journée de mobilisation. Accrochés aux barrières qui entouraient le kiosque de la Place des drapeaux, plusieurs messages étaient affichés sur de grands draps : "L'austérité, c'est terminé, ou septembre sera toute l'année", "L'Argent pour les salaires, pas pour les guerres". Dans le cortège, les drapeaux de la CGT, de la Confédération Paysanne ou de Solidaire flottaient, et parmi les 300 personnes présentes, des professionnels de santé. Pour Stéphane Dumoulin, secrétaire CGT de l’Hôpital Nord Deux-Sèvres, "les services publics partent en lambeaux. L'hôpital est l'un des meilleurs exemples. Le personnel est en souffrance, ils ont des conditions de travail déplorables. Il y a aussi le temps d'échanges que l'on réserve aux patients. Ce temps-là, il n'est plus compté ".
Un peu plus loin, Pauline et Laurence Voyer dressent un constat similaire. Elles travaillent respectivement dans un Ehpad territorial et à la résidence Pompairain, Ehpad privé à Châtillon-sur-Thouet. "Comment faire de l'humain quand on ne donne pas de moyens ? On va finir par arriver comme dans le privé. On va faire du lucratif. Ce ne sont plus des êtres humains, ce sont des numéros, ce sont des chiffres, c'est du rendement, ça ne peut pas durer" clame Pauline. Laurence est dans le métier depuis 30 ans, elle pointe des salaires beaucoup trop faibles. "J'ai beaucoup de collègues qui arrivent au milieu du mois en me disant qu'elles n'ont plus d'argents pour manger. Il y a deux ans, l'ARS fixait un salarié pour huit résidents. Aujourd'hui, c'est dix !".
Si dans les Ephad, la dégradation des conditions de travail est une lutte qui pousse les deux professionnelles à faire grève, elles notent aussi une nouvelle profession de santé présente dans ce mouvement. "Je pense aux pharmacies, beaucoup étaient fermées aujourd'hui pour dénoncer ce système de santé. C'est des professions qu'on ne voyait pas avant dans les mobilisations" conclue Pauline, aide-soignante depuis neuf ans.